la gaucheLe premier à s’avancer a été, noblesse oblige, le maire d’Ajaccio Laurent Marcangeli , en se déclarant prêt à se lancer dans la bataille des elections territoriales et en se livrant à une attaque en règle contre Gilles Siméoni qu’il aspire à remplacer.

Voici que se présente à son  tour sur la ligne de départ La REM par le biais de Jean Baptiste Luccioni , maire de Pietrosella, en militant pour un rassemblement des forces de gauche autour du maire de Bonifacio.

Il pose, sans le vouloir probablement , une bonne question: celle de la présence d’élus de gauche au sein de la prochaine assemblée de Corse. Car , actuellement, la gauche, pour la première fois depuis 1982, ne compte pas de représentant à l’assemblée de Corse.

Il y a bien au sein de cette assemblée des élus venus de la gauche, qui représentent La REM, le parti d’Emmanuel Macron, dont personne ne pourrait affirmer sérieusement aujourd’hui qu’il s’agit d’un mouvement de gauche, et dont les gouvernements comprennent presque autant de ministres issus de la droite sarkozyste qu’avant 2012 !

Sauf à voir dans cette démarche une tentative de ramener à Emmanuel Macron, comme cela a très bien réussi en 2017, les élus qui constituent aujourd’hui les chapelles de la gauche Corse, je ne vois pas très bien où elle elle peut conduire, sinon à une impasse en ajoutant de la confusion à la confusion.

Car enfin, c’est faire peu de cas du fait que, à peine terminée la campagne des elections territoriales, s’ouvrira celle des elections présidentielles , qui se tiendront à peine un an plus tard, à l’occasion de laquelle Emmanuel Macron remettra peut être son mandat en jeu.

Il fera face à une situation autrement plus compliquée qu’en 2017, avec cette fois un bilan plus que contrasté, et une opposition qui n’entend pas, comme une majorité de français, se satisfaire d’une resucée du deuxième tour de 2017.

La gauche se donnera cette fois, je n’en doute pas un instant,  les moyens de figurer au deuxième tour, face à Emmanuel Macron ou à Marine Le Pen. C’est peu dire que dans ces conditions, chacun aura à coeur de se positionner, à gauche, en Corse comme ailleurs pour soutenir son candidat et mettre ainsi fin à l’aventure macroniste.

Le socialiste Philippe Peretti,  adjoint à la culture au maire de Bastia, est aujourd’hui le seul candidat de gauche aux elections sénatoriales en Haute Corse qui se dérouleront le 27 septembre. Ceux d’entre les élus appelés à se prononcer qui se réclament de la gauche ont là une occasion de manifester clairement leur adhésion aux valeurs dont ils se réclament, en lui apportant leur soutien.

Il y a surtout là, me semble-t-il d’une première pierre auxquelles il faudra en ajouter beaucoup d’autres pour  bâtir le socle du rassemblement de la gauche, ou plutôt de sa refondation, effectivement indispensable pour éviter qu’une fois encore elle ne se retrouve sans aucun représentant au sein de l’assemblée de Corse.

Aux représentants de la gauche de se mettre au travail pour œuvrer, dans la clarté, à ce rassemblement et, surtout, au projet de société qui manque aujourd’hui cruellement à notre île.

C’est un travail considérable, ou chacun devra apporter sa contribution en laissant au seuil de la salle de réunion, les egos et les rancœurs qui ne peuvent plus, aujourd’hui, que désespérer définitivement les électrices et les electeurs.

Si ceux d’entre les élus qui se réclament de La REM et qui viennent de la gauche veulent s’y joindre, ils seront j’en suis sûr les bienvenus. mais je ne vois pas comment ils pourraient le faire sans prendre sérieusement leurs distances avec le macronisme.