L’attentat de Rundinara, visant les villas de Pierre FERRACCI a donc été revendiqué par le FLNC du 22 Octobre. Cette organisation ne s’était plus manifestée depuis 2016, quand elle avait lors d’une conférence de presse annoncé une trêve illimitée.
Un communiqué de deux pages a été adressé aux médias ou l’organisation clandestine adresse un certain nombre de messages et d’avertissements qui laissent présager une reprise de ses actions.
D’abord, et pour que les choses soient claires personne ne peut accepter comme une fatalité que la violence clandestine puisse reprendre son cours. Elle a occasionné beaucoup de drames et de dégâts dont les dégâts matériels , les plus spectaculaires, ne sont pas les plus importants.
La victime de l’attentat est corse, et elle est connue dans notre Île, et pour moi qui ne le connais pas personnellement, il est le d’abord le fils d’Albert FERRACCI qui siégeait avec moi au bureau de la première assemblée de Corse dont j’étais vice président. Un homme que j’aimais beaucoup et que j’estimais pour sa rigueur et son intégrité.
Mais l’indignation , légitime, qui a pu se manifester ici et là, ne suffira pas à enrayer une éventuelle reprise de la violence clandestine, si on ne s’interroge pas sur les causes qui ont pu le provoquer, et qu’on fasse tout pour éviter de les reproduire.
Et qu’on ne vienne pas me raconter, comme j’ai pu le lire ici et là, que c’est l’opposition de l’association U LEVANTE à la construction objet de l’attentat , qui en est la cause. C’est là une accusation monstrueuse qui vise à confondre les fautifs et le citoyen révolté par les fautes et les manquements qui ont conduit à cette situation.
Parmi les fautifs, il y a bien entendu en premier lieu , le propriétaire, qui a pris des libertés avec la Loi: il est d’ailleurs le premier à le reconnaître honnêtement.
Mais il y a surtout la chaîne des manquements graves à cette même Loi, commis par ceux dont la fonction est précisément de la faire respecter !
La municipalité de Bonifacio d’abord, celle qui a précédé la municipalité actuelle dirigée par Jean Charles Orsucci: en laissant filer une affaire qu’elle aurait pu arrêter quand il en était encore temps, elle a été le détonateur qui nous a amenés à cette situation, calamiteuse au possible.
L’Etat ensuite, qui n’a pas fait respecter la Loi, et n’a donc pas rempli son devoir, dans un domaine dont il savait pourtant à quel point il était sensible en Corse, et qui aurait dû pallier à la défaillance de la municipalité.
Il a préféré fermer les yeux, et s’en est remis, comme trop souvent, à l’action des associations qui ont dû chercher à obtenir de la Justice ce qui ce n’aurait jamais dû parvenir jusqu’à elle si les autorités responsables avaient fait leur travail.
Ainsi en est on arrivé à cette situation, cocasse si elle n’était pas scandaleuse, ou des femmes et des hommes bénévoles qui donnent de leur temps et de leur argent au sein des associations, agissent , parfois au prix de leur sécurité, pendant que ceux qui sont payés pour agir sont aux abonnés absents et ne font pas leur travail.
Quand l’Etat mesurera-t-il dans notre Île que la Loi ce n’est pas comme la confiture: on ne peut pas en appliquer un peu, on l’applique ou on ne l’applique pas, et si on ne l’applique pas on en assume les conséquences.
Il faudra attendre le résultat de l’action intentée en dernier recours par U LEVANTE devant la Justice pour être fixés, non seulement sur la décision de la justice, mais surtout sur les conséquences qui en découleront quel que soit le résultat.
Cette décision doit être rendue avec toute la sérénité qui s’impose , et même si ce n’est pas cette préoccupation qui doit guider la main de la Justice, elle revêtira compte tenu des circonstances un caractère exemplaire.