La ploutocratie est un système de gouvernance ou une forme d’organisation sociale dans laquelle le pouvoir est détenu ou influencé de manière dominante par les personnes les plus riches.
Contrairement à la démocratie où le pouvoir est censé émaner du peuple, dans une ploutocratie, la richesse devient la source principale du pouvoir politique, bafouant les principes démocratiques.
Dans ce type de régime :
- Les décisions politiques favorisent les intérêts des plus riches.
- L’élite économique influence la législation, les politiques publiques et les institutions.
- La richesse permet d’accéder à des postes de pouvoir et d’exercer une forte influence par le lobbying, les dons politiques, ou les médias.
La montée en puissance des milliardaires américains de la Tech auprès du président Donald Trump représente un glissement d’ampleur vers une forme de ploutocratie, même si le système politique américain reste formellement une démocratie.
Aux États-Unis, les entreprises et les individus les plus riches peuvent dépenser des sommes illimitées dans les campagnes électorales via des comités d’action politique (PAC), renforçant le sentiment que le pouvoir est à vendre, et solidifiant le lien entre richesse et pouvoir politique.
Des milliardaires comme Elon Musk jouent aujourd’hui un rôle grandissant dans la définition des infrastructures économiques et sociales, y compris dans les secteurs critiques comme l’espace, l’information ou la politique environnementale.
Leur influence dépassait souvent parfois les structures traditionnelles de régulation étatique : elle va dorénavant connaitre une expansion inégalée, Elon Musk et ses amis libertariens étant dûment missionnés par Donald Trump pour dynamiter l’Etat et obtenir une dérégulation inédite de l’économie américaine.
La montée des barons de l’industrie aux États-Unis, les « robber barons », à la fin du XIXe siècle est considérée comme une période ou régnait aux Etats Unis une forme de ploutocratie. Des figures du capitalisme américain comme John D. Rockefeller (pétrole), Andrew Carnegie (acier) et Cornelius Vanderbilt (chemins de fer) exerçaient une influence immense sur l’économie et la politique grâce à leur richesse.
Il y a cependant une différence fondamentale entre ces anciens ploutocrates et leurs successeurs de la Silicon Valley.
Les premiers représentaient l’économie « brick and mortar » et se référait aux entreprises traditionnelles ayant une présence physique, comme des usines , des magasins ou des bureaux, où les clients se rendent en personne pour acheter des biens ou des services. .
Les seconds représentent l’économie numérique « ou click-based » qui se réfère aux entreprises opérant principalement ou exclusivement sur Internet, sans dépendance d’un espace physique pour interagir avec ses clients ou ses abonnés.
La puissance des premiers s’exerçait essentiellement sur les gouvernements dont ils voulaient obtenir des avantages lucratifs, alors que les seconds jouissent de possibilités beaucoup plus impressionnantes, en exerçant la, même influence sur les gouvernement dont ils ont acheté la collaboration mais en même temps , et surtout, sur leurs concitoyens , voire les peuples de la planète, qu’ils manipulent et influencent par le biais des outils dont ils ont la maitrise, comme les réseaux sociaux dont ils sont propriétaires et l’Intelligence Artificielle qu’ils sont en train de déployer !
C’est assez dire la menace de ce qu’il faut bien appeler le nouveau totalitarisme sur les démocraties. Il suffit d’ailleurs d’observer les attaques violentes de Musk envers l’Allemagne, ou il intervient en pleine campagne électorale, et en Angleterre ou il demande carrément le départ du premier ministre , pour comprendre la haine que les ploutocrates vouent à la démocratie.
Vous ne les entendrez jamais s’élever contre les ayatollahs iraniens et l’oppression qui règne en Iran, les talibans afghans et le sort qu’ils réservent aux femmes , la dictature chinoise et le sort des minorités Ouïghoures ou Thibétaines , l’islamisme sanguinaire. C’est aux démocraties qu’ils réservent leurs coups les plus sévères , les autres ils s’en accommoderont toujours car il y aura toujours du business à conclure quelque part là bas.. Qui se ressemble s’assemble.
Il me semble qu’il commence à s’élever, en France et en Europe, un certain nombre de voix pour pointer et dénoncer l’arrogance de Musk, qui s’est fait le porte drapeau de la nouvelle oligarchie décomplexée, et je m’en réjouis. Il était plus que temps !
S’il y a un combat à mener dans les mois et les années qui viennent, c’est bien celui là. il fallait commencer par l’identifier, le nommer, et il semble que cela commence. Même Macron, qui il y a quelques mois ne cessait de tresser des louanges à Elon Musk s’est exprimé clairement lors de son discours aux ambassadeurs.
Osera-t-il interpeller Musk lorsqu’il se rendra, à son invitation, au sommet de l’IA convoqué dans quelques semaines ? Rien n’est moins sûr, mais on peut rêver n’est ce pas..