L’assemblée de Corse s’est livrée hier à une séance au demeurant assez convenue sur le thème de l’Ethique en politique. Non que le sujet ne soit pas intéressant, il l’est vraiment, mais parce que l’intrusion dont je n’ai pas bien compris l’intérêt dans ce débat de la politique politicienne l’a privé de l’importance qu’il aurait dû, et qu’il doit avoir.
C’est Jean François Casalta, élu PNC et candidat aux prochaines municipales à Ajaccio qui , par le biais d’une motion dont la presse s’est fait largement l’écho, a si je puis dire ouvert le feu.
Personne ne me soupçonnera, j’imagine, d’être insensible à la question de l’Ethique en politique. Mon engagement au sein de l’association ANTICOR dont le but est de lutter contre toutes les atteintes à la probité, en témoigne, mais, en outre, animateur du Club politique » La Gauche Autonomiste » je suis intervenu à plusieurs reprises sur ce sujet, notamment lorsque nous nous sommes adressés aux candidats à l’assemblée de Corse en 2015 et en 2017 en leur envoyant un questionnaire s’y référant largement.
Si, bien entendu, je suis particulièrement sensible au fait qu’un candidat aux elections municipales évoque les questions d’Ethique et de transparence, je pense comme a pu l’expliquer Hyacinthe Vanni, que ce n’est pas par le biais d’une motion, aussi intéressante soit elle, que l’assemblée de Corse doit aborder ce débat crucial, mais plutôt à l’occasion d’une session extraordinaire dont la préparation a semble-t-il commencé et qui doit se tenir à l’issue des municipales.
Si Jean François Casalta est sensible à ces questions, ce dont il faut se féliciter, il sera sans doute comme d’autres candidats sollicité par le référent d’ANTICOR en Corse, Dominique Yvon, pour signer le projet de Charte que l’association soumet aux candidats aux municipales qui contient certaines des questions qu’il a posées dans sa motion.
Parmi toutes les propositions qui pourront être faites à l’occasion de la session,qui serait consacrée à ces questions, il en est une, parmi d’autres, qui me tient particulièrement à coeur.
C’est celle qui consisterait, pour la majorité d’une assemblée élue, quelle qu’elle soit, à prendre des dispositions pour que la minorité puisse disposer d’un crédit qu’elle utiliserait librement, pour expertiser les propositions de l’exécutif issu de la majorité avant de se prononcer.
Trop souvent en effet, les élus minoritaires sont dans l’incapacité d’analyser certains rapports sur lesquels ils doivent se prononcer, alors que la majorité dispose quant à elle de l’expertise des services qui sont sous sa responsabilité. Il y a là pour moi une injustice qui doit être réparée, pour que la démocratie ne soit pas un vain mot, et que les débats sur les sujets les plus sérieux soient équilibrés avant que la majorité ne se prononce.
Je publierai, le moment venu, les réponses que les chefs de file des listes présentes en 2015 et 2017 nous avaient faites…
J’ajoute enfin, que les conseillers de Corse qui ont avancé, dès leur mise en place, le concept de Maison de Verre, ont pris là une lourde responsabilité, et qu’il leur faudra veiller avec la plus grande vigilance à ce que les actes soient strictement conformes à l’expression, forte, qu’ils ont employé.
Il faut qu’ils soient conscients, et ils le sont sûrement, qu’une partie de leur électorat ne leur pardonnera pas les manquements dont leurs prédécesseurs ont largement abusé.