L’entretien accordé par Maria Guidicelli au quotidien Corse matin m’a laissé, je dois dire , sans voix.
On se souvient que le gaulois Brennus avait en 390 pris Rome et imposé une énorme rançon aux romains. Il avait de surcroît truqué les poids de la balance ou les romains déposaient l’or exigé par le vainqueur . Devant les protestations des romains il jette son épée et son baudrier sur la balance en ajoutant Vae victis , Malheur aux vaincus !
Vae Victus…Malheur donc à Paul Giacobbi vaincu par Gilles Siméoni il y a seulement un peu plus de six mois, proprement exécuté en place publique par celle qu’il avait placé en seconde place sur sa liste et lâché en rase campagne par deux autres de ses colistiers. Une épreuve de plus que traverse l’ancien leader de la gauche corse, car c’est ainsi qu’il convient de le qualifier ainsi selon sa propre colistière.
Reste l’avenir de la gauche en Corse, évoquée à travers l’interview. Compte tenu des circonstances qui ont précipité la défaite de la gauche giacobbiste, et de la situation de la gauche au plan national, elle sera quoi qu’il en soit plus que problématique.
Mais penser que pourraient demain se poser en piliers sur lesquels reposerait la refondation de la gauche corse ceux qui ont pendant cinq ans fermé les yeux sur les agissements de leur chef de file et de son plus proche entourage, laissé filer une impasse budgétaire considérable, qui se sont ensuite, sans états d’âme , alors que les « affaires » évoquées du bout des lèvres par Maria Guidicelli prenaient chaque jour de l’importance engagés derrière un leader aux prises avec la justice, révèle pour le moins de la naïveté et plus probablement du cynisme !
Ce dont la Corse a le plus besoin c’est d’un projet d’avenir lisible et crédible , dans le monde dangereux et instable dans lequel il va falloir se mouvoir. Il est impensable qu’il soit porté par celles et ceux qui se sont fourvoyés à ce point.
Quelles que soient les erreurs commises par Paul Giacobbi, et il aura à répondre devant la justice de certaines d’entre elles, celles et ceux qui l’ont accompagné sans exprimer le moindre doute , la moindre réserve, tout au long de leur compagnonnage, ne peuvent s’exonérer de leur responsabilité collective.
Le peuple ne l’admettrait pas et la refondation de la gauche serait durablement compromise.