Ainsi, selon monsieur Rocca, le promoteur du « shopping center », L’ATRIUM d’Ajaccio se situerait dans ce domaine dans le « Top 4 » des villes françaises. Ce n’est jamais que l’une des singularités de cette Île de 300 000 habitants qui compte depuis longtemps une prospère concession des marques automobiles Porsche et Ferrari.
La consultation du site de l’observatoire des inégalités en France confirme , si c’est toutefois nécessaire pour ceux qui vivent en Corse en gardant les yeux ouverts, que notre Île détient avec le Nord pas de Calais le triste record de France de la misère. avec 19,7 % de gens vivant au dessous du seuil de pauvreté.
Cet apparent paradoxe, entre le luxe affiché dans le temple de la consommation inauguré en grande pompe à Ajaccio et la situation misérable d’un insulaire sur cinq est caractéristique des régions du monde en voie de marginalisation , incapables de résister à la pression de l’argent roi faute de pouvoir y opposer d’un modèle sociétal, culturel et économique original, solidaire et efficace.
Je crois, en politique, à l’importance des symboles. C’est pourquoi je le dis franchement, je ne comprends pas la présence de Gilles Siméoni et Jean Christophe Angélini à cette cérémonie d’inauguration.
De deux choses l’une en effet:
- Ou bien comme l’a récemment déclaré Jean Guy Talamoni les nationalistes ont pour projet de » changer radicalement la vie des corses » et alors ils n’ont pas à soutenir, par leur présence symbolique l’inauguration d’un ensemble qui vise justement à entraîner notre Île au cœur d’un modèle délétère pour ceux qui entendent préserver en Corse » una certa manera d’esse«
- Ou bien la scène politique constitue pour eux comme pour ceux qui les ont précédés un théâtre d’ombres ou s’agitent les marionnettes dont les fils sont détenus par d’autres , uniquement soucieux de leur propre intérêt.
La campagne électorale doit être le moyen d’apporter sur cette question, la question du modèle de développement que les différentes listes en lice entendent promouvoir pour notre Île.
Pour le moment nous n’avons eu droit qu’au laborieux exposé des chicayas qui ont émaillé l’élaboration des listes : il faut espérer que nous ne resterons pas sur notre faim même si il ne reste que quelques semaines pour aller au fond des choses.
J’y serai pour ma part particulièrement attentif: jusqu’au 10 décembre bien sûr, mais aussi et surtout au cours des trois prochaines années. Je participe depuis toujours à la défense de la langue corse, mais ce n’est pas parce que dans cet ATRIUM tous les panneaux seront j’en suis certain bilingues ainsi que les annonces au micro j’en suis persuadé, que je serai satisfait.