Nous entrons dans quelques jours dans le mois d’août, le mois le plus chaud et souvent le plus sec, et déjà les incendies ravagent notre Île sans que l’on aperçoive dans les prévisions de la Météo une raison d’espérer un quelconque répit.
Quoi qu’on puisse dire devant le désastre , singulièrement à Biguglia et le Nebbiu , de grands progrès ont été faits dans la lutte contre les incendies depuis une vingtaine d’année.
Beaucoup reste cependant à faire dans le domaine de la lutte certainement mais aussi dans le domaine de la prévention qui ne peut plus se limiter, entre autres, même si cela est fondamental, à la surveillance, l’intervention dès le départ des feux et le débroussaillage des abords des habitations.
Il faudra impérativement revoir les conditions dans lesquelles se développe l’urbanisation et se multiplient les lotissements dans notre Île.
Déjà l’an passé le sud de Bastia avait subi des dégâts considérables après des pluies diluviennes et les inondations qui ont suivi. Grandes surfaces et lotissements implantés dans des zones inondables , ruisseaux comblés ou revêtus sans précaution , fossés non curés depuis des années, j’en passe et des meilleures.
Dans les zones ravagées par le feu, dans la même région, on doit s’attendre aux premiers gros orages à des vagues destructrices et des torrents de boue dévalant les pentes dénudées et coupant les routes et les chemins.
Dans cette région, la multiplication plus ou moins anarchique des lotissements, dus à la frénésie des PLU élaborés par les communes concernées, rend les territoires ingérables en terme de sécurité anti incendie: à ce rythme on peut craindre que des drames ne se produisent dans les prochaines années.
Si on y ajoute les afflux massifs de touristes pendant la saison des feux, et les embouteillages qui s’ensuivent sur des routes coincées entre la montagne et la mer, nous avons à ce jour beaucoup de chance qu’il ne se soit pas produit un désastre comme celui qui s’est récemment produit au Portugal.
Il est temps que s’engage une réflexion globale sur ces questions afin de dégager les pistes qui permettront de mettre de l’ordre dans ce qui s’annonce comme un gigantesque capharnaüm dans les prochaines années.
La CTC doit en faire, avec la question de l’eau, une priorité absolue et entamer les études indispensables pour que l’on puisse ensuite réglementer voire légiférer dans ces domaines.