Une commission pour évaluer les politiques publiques: c’est l’annonce qui a été faite en grande pompe par la majorité qui gouverne la Corse depuis le début de l’année.
On ne peut bien entendu que se féliciter de la prise de conscience que constitue la necessité d’évaluer régulièrement la pertinence des politiques décidées et mises en oeuvre par nos élus. C’est un progrès important qu’il convient de souligner comme il le mérite.
On peut par contre s’interroger sur la méthodologie choisie. Dirigé par le président de la commission des finances de l’assemblée de Corse, Jean Biancucci, le comité en charge de cette question est composé de 32 membres regroupés en trois collèges : les élus, l’administration de la C.T.C., les partenaires et acteurs (internes et externes) parties prenantes aux politiques évaluées.
Je m’interroge: peut on demander à un groupe de personnes dont la grande majorité a mis en place une politique , élus comme membres de l’administration, d’évaluer avec la distance et la neutralité indispensables, une politique qu’elle a décidé ?
Franchement je ne le crois pas. J’aurais préféré pour ma part que ce soit une instance indépendante qui soit appelée à juger la politique décidée par les élus , le dernier mot restant naturellement aux élus du peuple.
Les comptes des collectivités sont auditées et jugées par la cour régionale des comptes. Imaginez ce qui se passerait si c’était une commission de cette nature qui était appellée à les juger.
S’il fallait décerner une note à cette initiative je donnerais volontiers 10/10 pour l’initiative, et 4/10 pour la méthode.
Pour la petite histoire j’avais moi même, en tant que vice-président de l’assemblée chargé des finances, fait cette proposition d’une instance indépendance à la première assemblée de Corse : je m’étais fait renvoyer dans le mur, mes collègues ayant trouvé inadmissible que l’on puisse porter une appréciation étrangère à leurs rangs sur leurs choix.
Nous verrons par la suite si je me trompe.