De temps à autre, au détour d’une campagne electorale, ressurgit le thème du « vote utile ». A sa manière, toujours surprenante, Ségolène Royal , après avoir déclaré sa flamme à Valérie Pecresse, se prononce pour un vote utile en faveur de Melenchon, le seul qui , pour elle, pourrait afficher pour la gauche un score honorable.
Aurait-elle oublié que le sujet , le 10 avril, ce n’est ni le sort de la gauche, ni celui de la droite, mais celui de la France ! Car enfin c’est pour cela que l’on va voter il me semble.
L’enjeu, si l’on veut bien se placer de ce point de vue est très simple: considérant son bilan, faut il reconduire le président sortant afin qu’il poursuive sur sa lancée pendant cinq années supplémentaires.
Pour moi c’est clairement non. La France est aujourd’hui plus fracturée que jamais, le rempart promis en 2017 contre l’extrême droite prend eau de toute part, notre endettement a atteint des proportions très inquiétantes sans que l’on ait la moindre indication sur les moyens de le réduire, notre économie , si l’on veut bien oublier les cocoricos du ministre de l’économie, affiche un déficit du commerce extérieur abyssal , crée certes des emplois mais essentiellemet des emplois précaires, crée certes des entreprises mais essentiellement dans le secteur « transports et entreposage », selon la terminologie de l’Insee, en clair, les livreurs de repas et les chauffeurs de VTC ont été nombreux à se lancer. La demande de livraison de repas à domicile a fortement augmenté avec l’épidémie de Covid-19 et les Français se sont adaptés pour y répondre en devenant micro-entrepreneurs !
Ce n’est pas comme cela que l’on va redresser la France, et chacun doit en être conscient et prendre ses responsabilités.
Reste le sort de la gauche. Il ne m’est bien sûr pas indifférent, mais il n’est pas sérieux de prétendre qu’il pourrait être règlé à l’occasion d’un quelconque rafistolage qui viserait seulement à afficher un score honorable autour de l’un ou l’autre de ses candidats.
Il lui faudra beaucoup de temps pour opérer les remises en cause qui s’imposent, et plus de temps encore avant qu’elle puisse ambitionner le retour en grace auprès des français , singulièrement les classes populaires et la part de la classe moyenne en voie de déclassement. Laissons donc du temps au temps au lieu de chercher des solutions là ou il n’y en a pas.
Cela étant, pour être clair, je prefèrerais bien sûr qu’au deuxième tour ce soit Melenchon et non pas Zemmour ou Le Pen qui soit opposé à Macron .