barreauxEn déplacement sur le continent depuis le début septembre je n’ai pu assister à la manifestation en faveur de l’amnistie des prisonniers politiques qui a connu le grand succès que l’on sait.

Je le regrette d’autant plus que, nous avions été,  Jean Charles Orsucci Jean baptiste Luccioni et moi, les seules personnalités politiques de gauche à répondre à l’invitation de Corsica Libéra dès décembre 2014, à l’Université de Corti,  pour lancer le premier appel au vote  d’une Loi d’amnistie.

Je regrette d’ailleurs au passage qu’il se soit trouvé aussi peu de d’élus de gauche, mis à part les deux cités plus haut, pour se joindre à cette démonstration populaire.

Les corses , en participant massivement à cette manifestation ont démontré calmement mais fermement leur volonté de voir accomplir par le parlement de la République un acte qui réponde au dépôt des armes et par conséquent à la fin de lutte armée, par les organisations clandestines nationalistes:  le vote d’une Loi d’amnistie par le Parlement.

Je plaide depuis longtemps pour que la question Corse soit considérée par la classe politique française avec le sérieux qu’elle mérite, et de ce point de vue la gauche, jusqu’à l’arrivée de François Hollande à la tête de l’Etat en 2012 , s’était montrée à plusieurs reprises à la hauteur.

Je regrette cette situation, et je déplore que le président de la République fasse preuve de ce que je considère comme un véritable autisme sur la Corse. C’est une attitude que je ne peux  pas comprendre, et à fortiori excuser.

J’aurais pu comprendre qu’il puisse être difficile pour la République d’admettre qu’il existe en France des prisonniers politiques, autrement dit qu’il y existe un délit d’opinion.

Mais il y a déjà eu des votes de Lois d’amnistie , y compris pour ceux qui ont commis , comme les généraux putschistes en Algérie, un crime de haute trahison en prenant les armes contre la France , et c’est un président de gauche, François Mitterrand, qui l’a décidé.

Si je tiens le président de la République pour responsable de ce manquement, comme de son manque d’intérêt pour la Corse, c’est parce que, sous la Vème République c’est de lui que tout procède: je considère que c’est là plus qu’une erreur, une faute.

S’il advenait qu’il persiste dans sa volonté apparente d’être de nouveau candidat en 2017, j’attends avec intérêt qu’il vienne en Corse s’en expliquer…