murtoli miscine luxeL’Onori so castigi: difficile de traduire en français cette expression en langue corse que  mon grand-père utilisait lorsqu’il  entendait qualifier une situation difficile. Ma langue maternelle est condensée et si on veut  rendre compte de ce que signifie cette expression il faut employer une plus longue phrase, par exemple : plus  on prend la lumière, plus on est exposé..

C’est ce que devrait à mon avis méditer monsieur Paul Canarelli , le patron du domaine de Murtoli qui a mobilisé ses amis pour défendre l’image de son entreprise considérant  que la presse et les associations de protection de l’environnement lui sont hostiles et nuisent à l’image de son domaine.

La Presse hostile ? C’est beaucoup dire car il y une presse qui encense et admire ce qui a été fait à Murtoli et en propage , chez les gens qui comptent, la popularité. C’est la presse spécialisée dans les destinations touristiques de prestige et de luxe , prisée par une clientèle plus sensible au cadre et au luxe des installations qu’à l’agritourisme.

Mais il existe aussi, c’est vrai, une presse locale et nationale  qui écrit sur le domaine des choses qui fâchent les dirigeants de Murtoli, et ses amis , ses fournisseurs et ses clients corses. C’est une chronique désagréable et je conçois qu’elle puisse agacer ceux qui s’en estiment victimes.

C’est la chronique judiciaire qui émaille, depuis longtemps  le développement du domaine, les manquements aux règles de l’urbanisme , les arrangements avec la vérité dans la présentation flatteuses de ses réalisations , le conflit de voisinage avec la famille De Carbuccia qui nourrit et entretient la chronique dénoncée,  ce n’est pas l’hostilité de principe à son existence  qui voit ses dirigeants se retrouver régulièrement devant la justice.

Il existe un excellent moyen, le seul qui soit vraiment efficace,  d’en finir avec le harcèlement dénoncé lors de la manifestation, c’est de respecter scrupuleusement les règles et à la Loi.

Il est vrai, aussi, que les associations de protection de l’environnement ne sont pas tendres avec les promoteurs immobiliers et ne se montrent pas particulièrement sensibles à l’excellence de leurs réalisations lorsqu’elles transgressent les lois et les règlements qui s’appliquent à chacun dans notre pays.

Il peut arriver que leurs actions soient jugées diffamantes par ceux qu’elles visent, et cela peut se comprendre. Mais il existe aussi des moyens de s’en protéger et de sanctionner leurs agissements lorsqu’ils le méritent: il suffit pour cela de saisir la justice, et en même temps de se poser les bonnes questions lorsque  l’on est débouté par les tribunaux …

On évoque souvent l’agritourisme à Murtoli, je me suis donc intéressé à la définition que l’on donne , de cette activité, la voici :

L’agritourisme (parfois appelé agrotourisme) est l’exercice d’au moins une activité touristique ou de loisirs au sein d’une exploitation agricole, ces activités permettent à la fois d’introduire un complément de revenu pour les agriculteurs et agricultrices.

les spécialistes ajoutent : En France, l’agritourisme correspond souvent à un tourisme vert, diffus ou familial, mais il peut prendre des formes plus élitistes comme dans le cas de l’agritourismo italien, où la fonction d’hébergement et de restauration prend le pas sur la fonction de production agricole.

Très honnêtement, je ne pense pas qu’il y ait place, en Corse pour plusieurs domaine de 2 500 hectares pratiquant l’agritourismo à l’italienne comme il est pratiqué à Murtoli , mais il est souhaitable , à mon avis, que se développement les activités d’agrotourisme à la française qui offriraient effectivement un complément de revenu à nos agriculteurs et nos éleveurs et participeraient ainsi à la consolidation d’une agriculture nourricière en voie de disparition dans notre Île.

je le dis franchement, quelle que soit la qualité de ce qui a été réalisé à Murtoli, qu’il faut bien sûr reconnaitre, et quel que soit le talent de ses promoteurs, il n’est pas acceptable de considérer que l’on a trouvé là la clé qui permettra à un nombre significatif de nos agriculteurs  de se forger un avenir dans l’agritourisme.

Le mieux dit on est l’ennemi du bien, u tropu stropia dirait on chez nous, et je crains fort que l’initiative des amis de Murtoli ne se révèle contre productive à trop forcer trait.