Tout le monde connait le jeu de la roulette russe : on introduit une balle dans un revolver, on fait tourner le barillet, on le ferme, on pose le pistolet sur la tempe et on appuie sur la gâchette.

Chacun aura compris qu’on a ainsi, si je puis dire, une chance sur six de se faire exploser la cervelle.

Les socialistes, estimant sans doute que c’était trop facile, ont donc décidé  d’aller plus loin avec  la roulette socialiste.

La roulette russe consiste au fond à  utiliser un révolver  pour se suicider, tout en se laissant cinq chances sur six d’y échapper. C’est l’outil idéal de  ceux qui, après le premier claquement sec du percuteur sur une chambre à vide, après avoir éprouvé le grand frisson, se dépêchent de jeter l’arme à la mer pour ne plus avoir la tentation de recommencer.

La roulette socialiste consiste quant à elle, à chercher comment se donner les moyens les plus sûrs de perdre une élection. Pas besoin d’ailleurs de revolver pour cela.

  1. On commence à expliquer que l’homme que l’on a porté au pouvoir dans l’enthousiasme quelques années auparavant n’est qu’un sinistre individu, au mieux un incapable et au pire un traitre.
  2. On poursuit en multipliant les candidatures de manière à ce qu’il n’existe pas la moindre chance qu’un candidat de son camp puisse parvenir au deuxième tour de l’élection.
  3. On invente une primaire ou chaque participant s’engage solennellement à soutenir le vainqueur de la compétition, quel qu’il soit, tout en expliquant que celui qui aurait en principe le plus de chances de la gagner est de toute façon un irresponsable et en démolissant systématiquement tout ce qu’il a pu entreprendre.

La grande différence avec la roulette russe ? Avec la roulette socialiste, pas d’échappatoire: On est absolument certain de perdre,  et pas un seul des joueurs n’échappe au suicide, contrairement à la roulette russe ou on peut s’arrêter en chemin.

La solution ? Trouver la mouche qui les a piqués avant qu’il soit trop tard, mais ça, cela ne va pas être facile, car la droite l’a déjà capturée et soigneusement cachée…