grivauxJ’ai écouté attentivement les déclarations de Benjamin  Grivaux. Ce n’est pas n’importe qui monsieur Grivaux, c’est le porte parole du gouvernement, et un intime du président de la République. Je ne puis donc imaginer  une seule  seconde que ses propos n’aient pas été pesés au trébuchet, et dûment compostés à l’Elysée.

Je le dis très franchement, ces propos m’ont choqué. Ils traduisent le volonté du gouvernement de banaliser ce qui vient de se produire en Corse et de la manière dont ils sont énoncés, ils consistent à prendre les corses , disons le poliment, pour ce qu’ils ne sont sûrement pas.

Bien sûr dimanche dernier ce n’était pas un référendum pour l’autonomie pas plus que pour l’indépendance. Mais qui pourrait croire, à part monsieur Grivaux , que les corses pouvaient ignorer qu’ils votaient massivement  , comme jamais ils n’ont voté,  pour celles ceux qui depuis plus de 40 ans réclament un statut d’autonomie pour leur Île, quand ils ne souhaitent pas qu’elle se détache de la France ?

Valery Giscard d’Estaing déclarait  lors d’un déplacement en Corse: il n’y a pas de problème corse, il n’y a que des problèmes en Corse. Il nommait lui aussi dans la foulée un « monsieur Corse » qui quitta l’Île en déclarant que même si il y avait 300 000 autonomistes en Corse cela ne changerait rien.

On en serait donc restés là ! quelle pitié….

N’en déplaise à monsieur Grivaux et sans doute aux petits marquis qui constituent la Cour du Président, la France est confrontée à la  Question corse, c’est une question Politique, et elle mérite une Réponse politique de la part des autorités en charge de la destinée de mon pays, et donc de la Corse.

Refuser de le reconnaître, c’est refuser de nommer les choses , contrairement à ce que fait , je le reconnais volontiers, Emmanuel Macron dans un certain nombre de domaine, c’est jouer petit bras avec les corses  qui ont besoin de sérénité et de considération de la part de la République , c’est rabaisser le débat que les corses ont ouvert dimanche, à la dimension d’une petite tambouille politicienne.

Je peux comprendre que le gouvernement répugne à accepter des « négociations » avec une collectivité partie intégrante de son territoire. Mais de là à affirmer qu’il appartiendra au gouvernement de discuter avec Gilles Siméoni comme avec n’importe lequel  des 12 autres présidents des exécutifs régionaux métropolitains, c’est tout simplement une ânerie.

Monsieur Grivaux l’a proférée: dont acte. Il faut espérer que le Président de la République saura dépasser la petite humiliation qu’ont constitué le triomphe des nationalistes et la défaite en rase campagne de ses représentants locaux.

J’ai toujours pensé qu’on reconnait les grands politiques au fait que dans des circonstances exceptionnelles ils osent se situer là ou on ne les attend pas.

Qui vivra verra, et se souviendra…