libertéOn n’a pas fini de parler , voire de s’inquiéter de l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats Unis. On n’a pas fini, non plus, d’en mesurer les conséquences sur notre pays et sur la possibilité que cela donne à Marine Le Pen de renforcer la crédibilité de sa candidature.

L’Amérique a donné à l’internationale autoritaire et chauvine que formaient le russe Poutine, le turc Erdogan, le hongrois Orban, et les principaux chefs de file de l’extrême droite en Europe, le chef  qui lui manquait. Elle en assumera tôt ou tard la responsabilité.

Mais il n’est pas pour autant évident pour moi que le déclassement de pans entiers de la société américaine, pas plus que l’explosion des inégalités dans nos pays, même si ils jouent incontestablement un rôle très important, soient la seule et unique cause de la poussée des extrêmes en occident.

C’est en arrière plan que se situe pour moi l’explication les réactions des peuples qui sont en train de se produire dans toutes les nations du monde occidental.

Nos pays réalisent peu à peu que la domination de l’occident sur le monde fait désormais partie de l’histoire, et qu’il va falloir s’habituer à un monde très différent, plus incertain pour les nations qui étaient jusqu’à présent pétries de certitudes, plus juste en définitive si l’on veut bien considérer avec objectivité d’ou nos nations tiraient leur prospérité.

Les Etats Unis , quoiqu’en dise leur nouveau président, ne retrouveront jamais la situation qui était la leur à la sortie de la deuxième guerre mondiale, parce-que le monde dans lequel ils se retrouvent aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui qu’ils ont pu dominer  à ce moment là.

La Grande Bretagne, on l’oublie aujourd’hui, était la première puissance mondiale à la veille de la première guerre mondiale, et la France était naguère une grande puissance coloniale : la roue de l’histoire en tournant les a ramenées aujourd’hui à une place certes honorable mais plus modeste.

Nos peuples n’ont pas vu émerger les nouvelles puissances, pas plus qu’ils n’ont réagi à l’établissement de nouveaux équilibres, moins favorables. Ce qui se produit aujourd’hui  les heurte d’autant plus violemment que leurs dirigeants leur ont dissimilé cette réalité, et leur réaction est à la mesure de cette imposture.

Cela ira mieux quand qu’ils auront réalisé qu’il n’est pas besoin d’être le premier de la classe pour vivre heureux , à condition bien sûr que des apprentis sorciers ne viennent pas les entraîner dans le gouffre.

De ce point de vue, quand je regarde ce qui se passe je dois dire que je m’inquiète: partout les impérialisme semblent renaître de cendres que je pensais refroidies pour longtemps. L’impérialisme russe d’un Poutine qui veut faire rêver les russes d’une nouvelle URSS, celui d’un Erdogan qui rêve de rétablir dans ses frontières l’empire Ottoman, et aujourd’hui celui d’un Trump qui donne à rêver aux américains d’une Amérique impériale qui n’a aucune chance de revivre, sont bel et bien de retour, et cela ne présage rien de bon.

Quand un autocrate donne à rêver à son peuple et que le rêve tarde à se concrétiser , prélude à son renversement, il ne lui reste plus qu’une solution pour tenter de gagner du temps et survivre assez longtemps : la guerre ….