Eric-ZemmouPlus l’affrontement se crispe entre les candidats de la droite , plus je m’interroge sur l’appellation commune des candidats Le Pen et Zemmour , catalogués dans la rubrique fourre tout « extrême droite ».

Le tableau synoptique  qui illustre ce post essaie de représenter ce que l’on appelle , à gauche, la fachosphère, c’est à dire la nébuleuse qui rassemble l’ensemble des chapelles de l’extrême droite. on y retrouve le RN de Marine Le Pen , classé dans la chapelle  « ni droite ni gauche », et la clique de Zemmour classée dans la rubrique « réactionnaires ».

Il traduit à peu près correctement ce que l’on observe aujourd’hui: autour de Marine Le Pen un agglomerat qui tourne autour de la clientèle d’un clan familial , et peine à se renouveller, et autour de Zemmour un ensemble de  courants de pensée dont il porte le  projet qui ressemble étrangement à celui de la « Révolution Nationale » pétainiste, 

D’essence conservatrice et réactionnaire , le projet pétainiste visait à revenir sur les acquis de la IIIème République, et surtout  sur  ce que la République avait entrepris au nom des principes de 1789:Travail, Famille, patrie au lieu de Liberté, Egalité, Fraternité.

Par petites touches Zemmour  dessine le projet de société qu’il envisage de mettre en place si les français le portaient à l’Elysée avec ses amis de la nébuleuse réactionnaire qui l’inspire.

Destruction des équilibres institutionnels avec la supréssion du Conseil Constitutionnel et la soumission du pouvoir judiciaire au pouvoir exécutif, mise à l’écart des pouvoirs intermédiaires et du syndicalisme au nom de l’autorité et de l’interet supérieur de la Nation, et plus recemment mais de manière significative volonté de remettre les catholiques traditionalistes proches de Marion Maréchal  au coeur du projet face aux visées prètées à l’Islam de convertir l’ensemble des français.

Cette irruption de la religion dans la sphère politique rappelle ce qui s’est passé aux USA ou Trump a largement utilisé les églises évangéliques pour parvenir et essayer de se maintenir au pouvoir, ou au Brésil ou Bolsonaro s’est appuyé bien davantage sur ces mêmes églises que sur l’armée brésilienne qui n’a pas volu le suivre dans ses visées putchistes. Plus près de nous, en Hongrie , en Pologne et en Russie le retour du religieux accompagne les régimes illibéraux.

Les deux mois qui nous restent avant le premier tour nous promettent d’autres développements de ce qui constitue un projet de société autrement  plus ambitieux et structuré que celui du Rassemblement National, ce qui explique en partie le ralliement d’un certain nombre de ses cadres et d’intellectuels qui s’expriment dans la revue « L’Incorrect » de Marion maréchal  à la nouvelle religion conservatrice.

Mais il y a bien d’autres enseignements à tirer de cette situation, à commencer par le fait qu’après la mise en place de la nouvelle majorité, la recomposition du paysage politique touchera, pour la première fois, les formations de la droite extrême, comme elle a touché les formations de la gauche et de la droite traditionnelle.

Personne n’est en mesure de prédire quelle sera l’ampleur des changements qui se dessinent, mais il est dores et déjà certain qu’ils perturberont très certainement les projets que préparent ceux qui ont les plus grandes chances de parvenir au pouvoir en avril prochain.

Quant à la gauche, non seulement elle est largement larguée et réduite à faire de la figuration dans cette election, mais elle semble pour longtemps incapable de penser le moindre projet alternatif à ce qui se prépare sous nos yeux.

Les principaux responsables de cette faillite de la pensée auront à repondre devant leurs electeurs de leur irresponsabilité.