GillesC’est , je crois, Laurent Berger le secrétaire général de la CFDT qui a déclaré, à propos de la situation à la SNCF : une bonne négociation c’est celle ou à la sortie d’un conflit les choses ne sont pas identiques à celles de l’entrée en conflit.

Au moment ou la Corse vit une situation critique en matière de collecte et de traitement des déchets, je ne peux m’empêcher de me poser cette question: les différents protagonistes cherchent ils vraiment une issue à cette situation de crise aigüe ?

Gilles Simeoni a réaffirmé hier, devant les élus de l’assemblée de Corse la ligne politique de la CDC qui consiste à engager résolument l’Île dans le tri selectif , vers le zéro déchets.

Il réussit bien à San Francisco , une ville de 850 000 habitants, et je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas réussir en Corse.

Il a en même temps appellé au dialogue les élus et les collectifs qui bloquent les centres d’enfouissement de Viggianelo et de Prunelli di Fium’Orbu et s’est par ailleurs engagé à accelerer la construction de deux centres de traitement et de stockage à proximité des agglomérations de Bastia et d’Ajaccio qui produisent à elle seules plus de 75% des déchets.

Reste qu’à court terme , si l’on veut éviter le chaos à l’entrée de la saison touristique, je ne vois pas comment on pourrait éviter de passer par l’étape enfouissement provisoire, même si , à juste titre, le mot provisoire a le don de crisper des populations qui vivent depuis près de 40 ans dans ce « provisoire ».

Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, la majorité nationaliste hérite d’une situation qui résulte de la légèreté de ses predecesseurs , pour ne pas dire leur scandaleuse inconscience, et il serait injuste qu’elle en paye aujourd’hui les conséquences.

Alors de deux choses l’une:

  • Ou bien les différents protagonistes s’assoeint sans plus attendre autour d’une table , au lieu d’échanger des communiqués vengeurs par voie de presse, et cherchent le meilleur compromis possible entre leurs interets respectifs, car c’est bien d’un compromis, même boiteux qu’il s’agit aujourd’hui.
  • Ou bien l’Etat, le muet du sérail qui joue les Ponce Pilate, intervient dans le processus avec les armes de la Loi dont il a seul la disposition, et use de son droit de réquisition des installations disponibles pour éviter le chaos économique et le désastre sanitaire qui pourrait l’accompagner.

Il faudra en effet du temps pour que les indispensables discussions entre les parties prenantes aboutissent à un accord sérieux, et la situation exige des décisions rapides qui sont, hélas, incompatibles avec de longues négociations.

Le gouvernement a pris, dans d’autres domaines comme Notre dame des Landes ou la SNCF, des décisions tout aussi drastiques sans sourcillier, et je ne comprends  pas quant à moi pourquoi il tergiverse en Corse.

A moins , bien sûr, qu’il ne considère que tout ce qui peut entraver le succès de la majorité au pouvoir en Corse est bon pour lui et ses amis corses , mais cela je ne veux pas l’imaginer…

 

 

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