pe a corsicaSi tout se passe comme prévu il y aura en Corse de nouvelles elections territoriales à la fin de l’année, pour élire une nouvelle assemblée de Corse ou les élus seront un peu plus nombreux et disposeront d’un peu  plus de compétences dues pour l’essentiel à la fusion de la CTC avec les deux conseils départementaux de l’Île.

Déjà la presse insulaire et le monde politique commencent à s’ébrouer et à  échafauder des scénarios, imaginent toutes sortes de combinaisons, bref se livrent à leur sport favori: la pulitichella.

On avait eu un premier aperçu de ces manœuvres avec l’investiture de quatre rescapés du clan giacobbiste aux elections législatives par LREM, dont tout le monde avait compris en Corse qu’ils s’agissait autant d’obtenir des députés que de préparer les territoriales.

On connait la suite: la Corse est la seule région française qui n’aura pas élu de député LREM, et , autre exception de taille, aucun d’entre eux n’est arrivé en tête dans les quatre circonscription insulaires.

Il y a fort à parier que cela aura été défavorablement remarqué au siège de LREM à Paris ce qui ne manquera pas de poser quelques problèmes en Corse au moment ou LREM s’apprête à se transformer en parti  politique et à se doter des instances correspondantes.

D’autant que les nouveaux et sérieux ennuis judiciaires de Paul Giacobbi pèseront à coup sûr sur l’avenir politique de ses héritiers qui pourront difficilement continuer à prétendre, comme ils l’ont fait jusqu’à présent, qu’ils ignoraient tout de ce qui se passait dans l’entourage de leur chef de file.

A droite de l’échiquier politique ce ne sont pas les affaires qui vont peser mais l’échec des deux députés sortants, dont celui de Camille de Rocca Serra, le plus cuisant : nul doute que la recomposition sera difficile, même si le bastion ajaccien ne semble pas avoir trop souffert.

Dans la famille nationaliste, c’est encore, à juste titre, l’euphorie après la victoire, sans appel, des trois députés estampillés « Pè a Corsica » le 18 juin dernier. Est ce à dire que , contrairement à 2015, cela constituerait un encouragement pour aller aux territoriales avec une liste unique au premier  tour ?

Si les instances des deux familles politiques nationalistes, autonomistes et indépendantistes,  jugent que le plus important est « d’assurer » pour la prochaine échéance, peut être.

Si par contre Gilles Siméoni et ses amis estiment qu’il faut voir plus loin , que c’est uniquement sur la durée que l’on pourra véritablement apprécier si la conquête du pouvoir territorial par les nationalistes après 40 ans de luttes et d’opposition portera vraiment les  fruits attendus, rien n’est moins sûr.

Il faudra nécessairement dans ce cas penser à élargir l’assise de la majorité territoriale aux progressistes de gauche comme de droite, de manière à donner à l’exécutif qui conduira les réformes un socle populaire aussi large qu’incontournable.

C’est un des enjeux les plus importants des mois à venir, et nous aurons bien entendu l’occasion d’en reparler.